Lorsqu’on vit avec un chien et qu’on l’observe, il est facile de reconnaitre que les odeurs sont très importantes pour eux. Tellement important que souvent, nous perdons patience à le laisser renifler une odeur tous les centimètres lors d’une balade.
Le monde des molécules odorantes et de l’odorat est invisible pour nous, humains. Nous n’avons pas les mêmes facultés de ce côté-là.
Pour les chiens, l’odorat sert à
- trouver et à vérifier la nourriture
- sentir des proies
- communiquer avec ses congénères
- communiquer avec les humains
- communiquer avec les autres animaux (chats, gibiers etc)
- repérer les émotions d’un individu
- se reproduire
- connaitre l’environnement
- sentir les maladies (pour en savoir plus : https://www.nosais.org/)
- sentir la mort.
Qu’est-ce qu’une odeur ?
Une odeur est le résultat, perçu par le sens de l’odorat, de l’émanation des corps volatils contenus dans certaines substances comme les molécules souvent qualifiées de molécules odorantes ou de parfum, ou de fragrance dans le cas des fleurs. Les aérosols (particules solides ou liquides) dégagent aussi une odeur (vapeur, fumée).
Que se passe-t-il lorsqu’un chien sent une odeur ?
L’air passe par les narines. Lorsque le chien renifle l’air rentre à l’avant des narines et l’air est expiré sur les côtés par les fentes. Des tourbillons sont créés attirant de nouvelles molécules odorantes. Ces molécules odorantes entrent dans la cavité nasale, où se trouve des muqueuses olfactives. Ces muqueuses produisent un fluide qui permettent d’humidifier le système. L’odeur passe par l’épithélium olfactif où se trouvent les récepteurs (ou cellules) olfactifs. Les informations olfactives cheminent jusqu’au bulbe olfactif où elles sont traitées.
Vous retrouverez ici une comparaison entre le nombre de récepteurs olfactifs et la surface de la muqueuse olfactive entre le chien et l’humain :
| Chien | Humain | |
| Récepteurs olfactifs | Entre 125 et 300 millions | 5 millions |
| Surface de la muqueuse | 200 cm² | 2 cm² |
La surface des muqueuses olfactives varie en fonction de la longueur de l’os du nez et donc de la race du chien
Dans ce tableau, vous retrouverez une comparaison du nombre de récepteurs olfactifs de l’humain et de quelques races de chien :
| Humain | 5 millions |
| Teckel | 125 millions |
| Fox terrier | 147 millions |
| Berger allemand | 225 millions |
| Beagle | 225 millions |
| Saint Hubert | 300 millions |
Le lobe olfactif est plus étendu chez le chien que chez l’homme (10 à 40 fois plus grande).
Un chien est capable de discriminer une odeur, c’est-à-dire qu’il reconnait une odeur particulière parmi toute une panoplie d’odeurs. Imaginez que dans un bœuf bourguignon, il est capable de reconnaitre l’ingrédient qu’on lui demande.
C’est cette capacité impressionnante qui est utilisé chez le chien, pour tous les exercices de flair dont fait parti le mantrailing. Le chien sent l’odeur de la “victime” qu’il doit retrouver et il doit suivre les traces de cette odeur spécifique parmi toutes les odeurs qui se retrouvent sur le lieu de l’entrainement.
Le chien a également une mémoire olfactive très développée. Il se souvient d’une odeur pendant plusieurs minutes, plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs mois. C’est cette capacité qui permet au chien de nous reconnaitre même lorsque nous ne le voyons pas pendant longtemps.
Qu’est-ce qui peut perturber l’odorat du chien ?
Certains paramètres peuvent modifier l’odorat du chien. Ces paramètres doivent être pris en compte lors des entrainements du flair. Il s’agit :
- de pathologies (inflammation ou infection des voies respiratoires, l’âge)
- des conditions climatiques : il est plus compliqué de suivre une piste lorsque le temps est sec,
- de l’environnement ouvert : dans un environnement fermé, l’odeur stagne, contrairement à un environnement ouvert où l’odeur se dissipe,
- des odeurs chimiques qui peuvent se trouver dans l’environnement de l’entrainement ou sur la victime : pollution, essence, parfum, poubelles, nourriture, gibier, cigarette, bougies, encens, cheminée,
- du pollen de colza qui peut obstruer les narines,
- de la sécheresse du nez et de la déshydratation : c’est pourquoi il est important de bien leur donner à boire pendant les entrainements.
Conclusion
L’odorat est le sens le plus développé chez le chien, contrairement à nous. Ils vivent plus dans un monde d’odeurs. Je dis souvent que les chiens voient avec leur nez pour imager ses incroyables capacités.
Sentir et exercer son flair est un exercice mental très riche pour un chien, qui le fatigue puisqu’avec un odeur, il crée des images mentales pour se représenter l’odeur. Je compare souvent cela à lorsque nous lisons un livre et que nous imaginons dans notre tête tout ce qui se passe.
Avoir les connaissances de comment fonctionne l’odorat de votre chien va vous permettre de conscientiser l’importance de les laisser sentir et d’exercer leur faculté par des jeux de flair comme le mantrailing.
Le mantrailing est une activité complète qui allie activité physique et activité mentale. Il renforce la complicité entre vous et votre chien, il aide à construire une relation harmonieuse. Il est adaptable à tous les chiens : chiens de compagnie, chiens agressifs, chiens adultes, chiots, et à toutes les races (labrador, berger belge, malinois, golden retriever…). Vous apprendrez à mieux comprendre les comportements du chien, en observant et en faisait confiance. Quoi de mieux qu’une activité ludique pour apprendre à comprendre son chien ?! C’est également une activité qui vient aider sur des troubles de comportement mais ne remplace pas des séances d’éducation.
Les entrainements de mantrailing avec Humanimal Education se passent en méthodes douces, principalement sans friandises. Cependant, si votre chien en a besoin ou qu’il a l’habitude de travailler avec des récompenses alimentaires, les friandises seront introduites dans son apprentissage.
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